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Génocide des Tutsis au Rwanda
Le génocide des Tutsis est un génocide qui eut lieu du 7 avril 1994 à juillet 1994 au Rwanda, un pays d'Afrique de l'Est.
Le1er octobre 1990, des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR décidèrent de revenir au pays à partir de l'Ouganda, et de prendre le pouvoir par les armes. En réponse, les autorités rwandaises menèrent une double stratégie : se défendre avec l'armée contre l'agression militaire du FPR et « liquider » tous les Tutsi de l'intérieur du Rwanda. Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile au profit du FPR mais atteignirent en revanche leur objectif génocidaire contre les Tutsis.
L'ONU estime qu'environ 800 000 tutsi, ont perdu la vie durant ces trois mois et les Hutus qui se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour. Il convient de souligner qu'un génocide n'est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critères définis à l'époque par laConvention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l'ONU. Cette convention définit qu'un génocide est « commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel ».
Chemin vers la vie
MEMORIAL EN L'HONNEUG DES SOLDATS ONUSINS BELGES MORTS LORS DU GENOCIDE.
SERGENT YANNICK LEROY (lui refusait de deposer l'arme comme ses collegeus)
Le déroulement du génocide.
Chronologie.
6 avril 1994 : les présidents rwandais et burundais, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, meurent, lorsque leur avion, qui s'apprêtait à atterrir à Kigali, est abattu par un missile.
7 avril 1994 : Plusieurs personnalités politiques modérées sont assassinées, empêchant tout règlement pacifique de la crise, ainsi que dix casques bleus belges de la MINUAR. Des barrières sont dressées par des milices Hutus à Kigali puis dans le reste du pays, et, au vu de leurs cartes d'identité, les Tutsis sont systématiquement assassinés.
8 avril 1994 : offensive majeure[réf. nécessaire] lancée par le Front patriotique rwandais (FPR) dans le but de s'emparer de la capitale. La France et la Belgique évacuent leur ressortissants. Dans les jours qui suivent, des centres où se réfugient les Tutsis (écoles, églises, ...) sont attaqués et leurs occupants massacrés par les Hutus, appuyés par les FAR.
14 avril 1994 : le gouvernement belge annonce qu'il retire son contingent de casques bleus de la MINUAR.
21 avril 1994 : après avoir constaté les difficultés à mettre en place un cessez-le-feu entre le FPR et les FAR et l'échec probable du processus d'Arusha, le Conseil de sécurité des Nations Unies (où siège le Rwanda depuis le 1er janvier 1994), après avoir hésité une semaine entre diverses options (renforcement de la MINUAR, ou bien maintien sous condition, ou bien maintien d'une force réduite, ou bien retrait total), prend la décision de réduire la MINUAR à un strict minimum. Cette force de maintien de la paix passe de 2500 à 250 hommes et a pour but de servir d'intermédiaire entre les deux parties. Ses possibilités de secours humanitaire ou de protection des populations sont extrêmement réduites37.
30 avril 1994 : le Conseil de sécurité de l'ONU exige un cessez-le-feu entre les FAR et le FPR, mais se limite à des actions diplomatiques et humanitaires. Dans une déclaration de son président, le Conseil de sécurité désigne à demi-mot le responsable principal des tueries (« Des attaques contre des civils sans défense ont été lancées dans tout le pays, et en particulier dans des zones contrôlées par des membres ou des partisans des forces armées du Gouvernement intérimaire du Rwanda »). Il se refuse cependant à prononcer le mot de génocide, même s'il rappelle que « l’élimination des membres d’un groupe ethnique avec l’intention de détruire ce groupe totalement ou partiellement constitue un crime qui tombe sous le coup du droit international », ce qui est quasiment mot à mot les termes de la Convention sur le génocide38. A cette date, le nombre de victimes civiles est estimé39 à 200 000. Le terme explicite de génocide est quant à lui déjà utilisé depuis plusieurs jours par plusieurs intervenants40.
17 mai 1994 : le Conseil de sécurité de l'ONU décrète un embargo sur les armes à destination du Rwanda41. Cet embargo sera peu respecté, des armes continuant à arriver par Goma pour armer les FAR, et par l'Ouganda pour armer le FPR.
31 mai 1994 : un rapport du secrétaire général des Nations-Unies au Conseil de sécurité évalue le nombre de victimes entre 250 000 et 500 000. Ce rapport souligne également que « les massacres et les tueries avaient été systématiques et qu'il ne faisait guère de doute que les événements en question constituent un génocide ». Ses conclusions énoncent que « la réaction tardive de la communauté internationale à la situation tragique que connaît le Rwanda démontre de manière éloquente qu'elle est totalement incapable de prendre d'urgence des mesures décisives pour faire face aux crises humanitaires étroitement liées à un conflit armé. Après avoir rapidement ramené la présence sur le terrain de la MINUAR à son niveau minimum, puisque le mandat initial de celle-ci ne lui permettait pas d'intervenir lorsque les massacres ont commencé, la communauté internationale, près de deux mois plus tard, semble paralysée, même s'agissant du mandat révisé établi par le Conseil de sécurité. Nous devons tous reconnaître, à cet égard, que nous n'avons pas su agir pour que cesse l'agonie du Rwanda et que, sans mot dire, nous avons ainsi accepté que des êtres humains continuent de mourir »42.
8 juin 1994 : le Conseil de sécurité dénonce les actes de génocide43 commis au Rwanda. Il étend le mandat de la MINUAR aussi bien dans la durée (prolongation jusqu'en décembre 1994), que dans les moyens d'action (défense des sites de réfugiés). Il appelle les États membres de l'ONU à apporter des ressources pour permettre le renforcement de la MINUAR44. Devant l'avancée du FPR et par crainte de représailles,1 500 000 Hutus fuient vers l'ouest du pays.
22 juin 1994 : avec l'autorisation de l'ONU45, la France lance l'opération Turquoise : des soldats français arrivent dans le sud-ouest du Rwanda pour établir une zone humanitaire sécuritaire pour les réfugiés. Pourtant, les massacres de Tutsi continuent, même dans la « zone de sécurité » contrôlée par la France.
4 juillet 1994 : prise de contrôle de la capitale par le FPR.
16 juillet 1994 : alors que les FAR sont en déroute, un communiqué de la Maison-Blanche annonce la fermeture de l'ambassade du Rwanda aux États-Unis, l'expulsion de son personnel, l'annonce de consultations auprès des membres du Conseil de sécurité de l'ONU dans le but de retirer son siège au Rwanda, et le blocage des avoirs financiers du Rwanda aux États-Unis46.
La date couramment retenue comme fin du génocide est le 17 juillet 1994, date où le FPR contrôle l'essentiel du pays. À cette date, 800 000 Tutsis ou Hutus modérés ont été massacrés. Un million de Rwandais, fuyant le FPR, ont franchi la frontière avec le Zaïre47. Les forces armées rwandaises (FAR), les dirigeants et exécutants hutus fuient également au Zaïre dont la frontière est contrôlée par l'opération Turquoise qui les laisse passer avec leur armement48. Le drame va maintenant toucher cette population, qui a parfois été contrainte de participer activement au génocide, et désormais prise en étau entre le FPR et les milices responsables du génocide, qui prennent la direction des camps de réfugiés. Le 18 juillet, le FPR déclare un cessez-le-feu unilatéral.